Sensibiliser aux risques encourus par les utilisateurs de nos nacelles élévatrices fait partie de nos engagements en tant qu’entreprise responsable.
Voici quelques chiffres récents relatifs aux accidents du travail dans le BTP :
Légende : Les 3 principales causes d’accidents dans le BTP – Source : ameli.fr
Les principales causes de chutes de hauteur sont les suivantes :
- L’absence de protections collectives (échafaudages, échelles, plateformes sans garde-corps).
- L’absence de protections individuelles (harnais antichute).
- Un dispositif défectueux ou mal utilisé (point d’ancrage non conforme par exemple).
Comme le démontre les chiffres, les principales causes d’accidents peuvent se résumer à l’absence de protections sûres et optimales, conditionnée par une mauvaise appréhension des risques encourus. L’objectif dans cet article est de faire un focus sur les bonnes pratiques à appliquer lorsqu’on utilise une nacelle. Ceci afin de prévenir tout risque de chute ou de basculement de votre moyen d’élévation.
Qu’entend-on par protection collective, individuelle ?
Les protections collectives visent à écarter un groupe de personnes d’un danger auquel elles peuvent être confrontées au cours de leur activité professionnelle, dans le but d’en limiter les dommages.
Nacelle élévatrice, protection individuelle ou collective ?
Selon la nature des ouvrages et des travaux à réaliser il existe différents types de protection collective. D’un côté les dispositifs permanents et de l’autre les dispositifs temporaires. Les nacelles élévatrices appartiennent aux protections collectives temporaires contrairement aux garde-corps qui font partie des mesures permanentes.
Les dispositifs permanents sont à privilégier. Cependant, dans de nombreux cas, seuls les dispositifs temporaires peuvent être mis en œuvre. Pour garantir une sécurité optimale, ils doivent être complétés par le port d’une protection individuelle comme le harnais anti-chutes, préconisé par les constructeurs de nacelles lors de l’utilisation de ces dernières.
Quoi qu’il en soit, les nacelles élévatrices demeurent le moyen le plus sûr de protéger les opérateurs des risques de chutes contrairement aux dispositifs tels que les échelles…
Comment protéger d’une chute de hauteur lorsqu’on utilise une nacelle élévatrice ? Les bonnes pratiques
1. Port des EPIs : le harnais
Toute personne doit systématiquement s’équipée d’un harnais avant même d’accéder au panier d’une nacelle.
Quelques vérifications s’imposent avant d’enfiler le harnais :
- Contrôle visuel, le harnais doit être exempt de déformations ou détériorations…,
- Une fois enfilé, il doit être ajusté à la morphologie de la personne,
- Il doit être aux normes CE, norme NF EN 361,
- La longe doit répondre à la norme EN 354,
- Les connecteurs doivent répondre à la norme EN 362,
- Une fois par an, une personne qualifiée appartenant ou non à l’établissement doit systématiquement vérifier le harnais.
Le harnais est équipé d’une longe de retenue pourvue de connecteurs dont l’un est attaché au point d’ancrage de la nacelle. Si la longueur de la longe de retenue excède 2m, un absorbeur d’énergie doit impérativement être connecté à cette dernière.
Qu’est-ce qu’un absorbeur d’énergie ?
C’est un système qui vise à dissiper l’énergie provoquée par la chute. L’absorbeur est connecté à la longe de retenue. Sous l’effet du choc, l’absorbeur déploie une longueur de corde supplémentaire afin « d’amortir » la chute de l’opérateur.
Que se passe-t-il en cas de chute avec absorbeur d’énergie ?
Dans une nacelle élévatrice, les points d’ancrage auxquels peuvent s’accrocher les opérateurs sont situés légèrement en dessous du point d’attache du harnais. Par conséquent, en cas de chute, celle-ci équivaut à la longueur de la longe de retenue additionnée à la distance entre les pieds de l’opérateur et l’attache du harnais avant le déploiement de l’absorbeur d’énergie.
En conséquence, pour des travaux à faible hauteur ou au cours du déploiement d’une nacelle, il est donc capital de prendre en considération la longueur totale de la longe après déploiement de l’absorbeur d’énergie.
Aussi, il est important de réduire au maximum la distance de laquelle tombera une personne connectée à un point d’ancrage. Cette distance est appelée tirant d’air.
Calcul du tirant d’air :
Longueur de la longe
+ Déploiement de l’absorbeur d’énergie
+ Taille de l’utilisateur des pieds au point d’attache du harnais
+ Marge de sécurité
Légende : Calcul du tirant d’air – Source : Altius.fr
Exemple de longueur d’un tirant d’air :
Longe de 2m + déclenchement d’absorbeur de 1,75m + taille de la personne de 1,80m + marge de sécurité de 0,45m = 6m de longueur totale
En conclusion, nous ne conseillons pas l’emploi d’absorbeur d’énergie, ceci afin d’éviter tout risque d’impact au sol.
La force de choc
C’est l’énergie supportée par la partie du corps au contact du harnais en fin de chute. Afin d’éviter tout risque majeur sur la santé, cette force ne doit pas excéder 600kg. C’est pour cette raison que le harnais doit être parfaitement ajusté à la morphologie de l’utilisateur.
2. La formation du personnel
- Avant tout, il faut sensibiliser ses équipes à la bonne utilisation des moyens d’élévation mis à disposition.
- Former les équipes à une utilisation adéquate des dispositifs de protection individuelle.
- Définir en amont les points d’ancrage lorsque plusieurs opérateurs interviennent en même temps sur une seule et même plateforme. Les points d’ancrage sont signalés par des autocollants sur les plateformes et paniers.
- Identifier les conditions climatiques ne permettant pas de travailler en sécurité sur un dispositif collectif temporaire (vent >45km/h, 12,5m/sec).
- Vérifier que les utilisateurs sont bien titulaires d’une autorisation de conduite (obligatoire) délivrée par l’employeur. Pour délivrer cette autorisation, l’employeur s’est assuré au préalable que son salarié est apte médicalement et qu’il est formé à la conduite du type de nacelle qu’il utilise. Le CACES (Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité) justifie la formation du salarié et est recommandé mais pas obligatoire. Le salarié peut très bien bénéficier d’un autre type de formation sanctionnée par la délivrance d’une autorisation de conduite.
Sur quels points former ses équipes à une utilisation sécuritaire d’une nacelle élévatrice ?
- Prise de connaissance de l’environnement de travail afin de prévenir tout risque de choc (obstacle, bâtiment, autre véhicule). La résistance et la planéité du sol doivent aussi être testées.
- Respect de l’abaque de charge de la machine. Eviter de surcharger la nacelle avec des matériaux encombrants qui pourraient augmenter le risque de chute.
- Les utilisateurs doivent rester à l’intérieur du panier de la nacelle, et ne doivent en aucun cas enjamber les gardes corps même pour atteindre un objectif à quelques centimètres…
Les opérateurs doivent être attachés aux points d’ancrage de la nacelle élévatrice et porter le casque avec jugulaire à partir du moment où ils se mettent en place dans le panier et avant toute tentative de manœuvres de l’engin … En bref, le risque d’éjection du panier n’est pas à négliger. La proximité du sol ne doit pas amener les opérateurs à minimiser les risques encourus qui peuvent occasionner de nombreux traumatismes voire des accidents mortels.
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