Retour sur la Webconférence organisée par Chantiers de France
Mercredi 10 mars, Chantiers de France organisait une webconférence sur le rôle des loueurs de matériels de chantier dans la mise en œuvre de la transformation environnementale.
Cet évènement fut l’occasion de réunir quelques spécialistes du secteur, venus répondre aux questions de Jean-Noël Onfield ainsi qu’à celles des spectateurs.
Pascal Meynard, notre Co-dirigeant était présent pour partager l’engagement et la vision d’Acces Industrie sur le sujet, tout en abordant les problématiques relatives à celui-ci.
Xavier Barthelemy Directeur Matériel-Industries d’EIFFAGE INFRASTRUCTURES, Jean-Sébastien Guiot, Président de SALTI et Luc Meesemaecker, Directeur Commercial de CGL étaient également invités sur le plateau.
De nombreux questionnements ont émergé de ce sujet complexe et engagé que représente la mise à disposition de matériels plus propres et respectueux de l’environnement. Les loueurs ont un rôle majeur à jouer, puisque à travers leurs parcs respectifs, ils représentent la principale offre de machines, destinées aux travaux sur chantier.
Cependant, les loueurs sont, eux, dépendants des constructeurs qui se doivent de penser à des matériels plus performants et plus responsables écologiquement parlant, tout en respectant une réglementation toujours plus drastique.
Nos utilisateurs finaux ont aussi leur mot à dire, puisqu’ils impulsent la dynamique du changement en exigeant de leurs partenaires loueurs des engagements, matérialisés au travers de cahiers des charges spécifiques, répondant aux règles environnementales en vigueur.
Dans ce contexte, quel rôle jouer auprès de nos interlocuteurs en tant que loueur ? Quels choix faire ? Comment répondre aux exigences et affirmer notre volonté de prendre activement part à la transition écologique ? Comment trouver le juste équilibre entre les investissements nécessaires au renouvellement du parc et l’impact direct sur le prix affiché au client final ? Comment amorcer la transition en interne en formant le personnel technique ? Comment établir un projet à grande échelle en impliquant tous les acteurs du secteur ?
De multiples questions se posent quant à cet ambitieux projet de transition…
Quelles sont les différentes stratégies de transition menées au sein des entreprises ? Définition des rôles.
Dans un premier temps, chaque invité a décrit concrètement la manière dont est abordée la transition écologique au sein de sa structure.
De cela, nous retenons une volonté commune d’être en phase avec les besoins du marché, une proactivité et un dynamisme affirmé dans la recherche de solutions alternatives !
Tout cela est possible si chaque acteur prend son rôle à cœur. Un loueur se doit de collaborer avec son fabricant en communiquant avec lui, en lui faisant des retours sur les nouvelles machines qu’il a développées… Nous faisons confiance à nos fournisseurs et nous reconnaissons les avancées technologiques dont ils sont capables au quotidien.
Les utilisateurs finaux, nos clients ou les clients de nos clients, sont eux aussi à l’écoute des prérogatives dictées par leurs partenaires loueurs. Ils sont souvent précurseurs en ayant intégré à leur politique d’entreprise des projets 0 carbone…
Nous devons accompagner nos clients dans le choix du matériel le plus adapté tout en les conseillant sur son utilisation.
La transformation écologique peut être opérée et doit être entreprise sous différents angles.
D’un côté, le renouvellement constant des parcs offre l’opportunité d’enrichir une gamme de matériels avec des solutions écologiques telles que les machines hybrides ou électriques. C’est aussi l’occasion de réinvestir dans des matériels en conformité avec la règlementation Stage V.
De l’autre, une optimisation de la durée de vie des machines est aussi une voie d’accès pérenne à la transition.
Pour allonger la durée de vie d’un matériel, nous devons mener nos clients à une utilisation responsable de nos machines. Les bonnes pratiques sont la clé de la réussite en matière de longévité.
Nous pouvons également compter sur les solutions techniques développées par nos partenaires constructeurs, elles sont parfois issues du monde l’automobile, comme par exemple, le start & stop. Ce système est déjà déployé chez certains fabricants sur leurs modèles. L’utilisation de ce dispositif réduit de moitié la consommation de carburant, les émissions polluantes, les entretiens… Nous nous sommes aperçus qu’une machine nécessitait une alimentation en énergie seulement 50% de son temps d’utilisation.
Quelles sont les implications et les conséquences de l’utilisation de nouveaux matériels plus verts sur le marché et sur le client final ?
L’investissement dans des matériels plus propres comme les nacelles hybrides soulève bien sûr quelques questionnements quant à l’engouement pour ce type de machine sur le terrain. Les grandes métropoles sont demandeuses de cette typologie de matériel, cependant la généralisation de ce type d’offre à l’ensemble du territoire et la question du prix demeurent centrales. En effet, une nacelle hybride coûte 30% plus cher que son équivalente thermique. Les coûts supplémentaires se font forcément ressentir dans l’offre du loueur. D’un autre côté, la consommation est réduite, ce qui tend à équilibrer le coût de location initial. Malgré les qualités des nacelles hybrides, qui démontrent des performances similaires à leurs homologues thermiques, quelques freins peuvent demeurer quant à leur utilisation.
Aujourd’hui il est difficile d’estimer le coût réel de tels investissements. Pour le moment nous ne pouvons que collecter de la donnée grâce à des trackers, présents sur les machines et issus du dispositif télématique. Ils nous permettent de remonter de précieuses informations sur la consommation, l’état de la machine… Grâce à eux, nous serions dans le futur en mesure d’estimer le coût d’utilisation précis de ces nouveaux matériels. C’est un pari, mais nous sommes convaincus que nous devons être à l’initiative de l’achat de ces nouveaux matériels pour répondre à la demande de nos clients et fournir l’offre la plus adaptée.
Vers une offre homogène dans le futur
Malgré nos convictions les plus profondes, en tant que loueur nous devons savoir rester objectif dans nos propositions commerciales. Le marché de l’électrique et de l’hybride n’est pas encore totalement mûr, il existe parfois un fossé entre cette démarche de transition énergétique et la réalité du terrain. Dans certains secteurs, il n’est pas possible de proposer d’alternative « verte ». Le marché doit encore se structurer pour être en mesure d’offrir une variante écologique. Aujourd’hui, une machine électrique n’a pas sa place sur un chantier sur lequel, la dalle n’a pas été posée et qui ne propose pas de solutions de rechargement.
Au-delà des dirigeants présents lors de la webconférence, il s’agit aussi d’engager l’ensemble du personnel des entreprises dans la démarche de transition, en particulier la partie technique en formant les équipes à ces nouvelles technologies. La transition est avant tout une histoire de politique d’entreprise et d’engagement de l’ensemble des salariés.
En conclusion, la transition se fera sur le long terme, elle est amorcée depuis un moment et il n’y aura pas de retour en arrière. Le marché a juste besoin de temps pour murir et voir éclore une offre homogène au juste prix.